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erevan - textes






mémorial :
- céleste
- la confusion
- mémorial
- ce que je veux de toi
- l'horreur. la vraie.
- la prise d'otages
- l'or et le papier
- dans les loges
- chaque pierre enlevée représente leur chute
démo cd :
- la vie des autres
- le poison
- deux
- à vendre
- chaque fois
- toi et moi
- la trahison sociale
démo cassette :
- l'année zéro
- les petites victoires
- les garçons ne pleurent jamais
- trop loin
- le dernier
- qui sait ?
- rien
inédits :
- le commencement
- parias
- renaissance
- un simple geste
- Penny Patterson l'a fait


mémorial


céleste
Juste dix minutes, noyé dans tes yeux (trop bleus). Juste dix minutes qui ont rempli des jours et des nuits. Tu es là, face à moi et je t'aperçois Céleste. Juste dix minutes, perdu dans tes yeux (trop bleus). Juste dix minutes sans essayer de lire tes pensées. Tu es là, face à moi et je conçois Céleste. Sans se parler, sans se toucher, sans respirer. Toute la vie dans un regard. La finitude à portée d'oeil. Céleste.

la confusion
J'ai tout oublié et pourtant je sais. Caché au fond de moi, je sais. J'essaie de vivre chaque jour en portant le masque. J'attends quelqu'un pour me sauver, je peux pas le faire tout seul. J'attends quelqu'un qui me dira pourquoi la vie est froide. Fuis-moi, aimes moi, mais rends-moi vrai. Des fois j'en ai marre de tout. Plus envie de continuer. Juste besoin de m'étaler n'importe où... Puis d'ouvrir les yeux en me demandant " est-ce que le monde a changé ce matin ? "

mémorial
Un je ne sais quoi, un doute, le spectacle d'une société lestée à l'orgueil, qui ne sait pas oublier, qui se souvient trop. (Garde tes secrets. Garde les pour toi.) Je ressens, je m'exprime, est-ce en vain ? Aucune importance : j'espère. (Garde tes secrets. Garde les pour toi.) Mais trop de poids sur les épaules, tout ce poids sur mes épaules, m'empêche d'avancer. (Garde tes secrets. Garde les pour toi.)

ce que je veux de toi
Toutes ces phrases, souvenirs incessants auxquels je m'accroche, m'imaginant dans ce vieux café, blême, n'osant te parler. L'espoir encore une fois de capter ton regard, un geste de ta part, l'espoir encore une fois de recréer tous ces moments passés. Dans ces instants futiles tu te dévoiles, dans ces instants futiles je m'aperçois... Pourquoi en ce moment, je reste sans voix. Mes sentiments enfouis, ce que je veux de toi. Fais-moi un signe, aide-moi. Fais-moi un signe, apprends-moi à te livrer mes pensées... je ne peux pas.

l'horreur. la vraie.
L'horreur. La vraie. C'est quand on compare sa vie à celle des icônes, quand on nous vend du bonheur à consommer. L'horreur. La vraie. C'est celle des supermarchés, c'est celle des vitrines, c'est celle des victimes (volontaires). Tu remplis, sans savoir, sans savoir vraiment, tu remplis pour donner un sens. Tu remplis pour combler ce vide creusé par la consommation.

la prise d'otages
La prise d'otages : tous les jours, on pointe les ambiguïtés de nos frères et de nos sœurs, sans voir qu'ils/elles sont enchaîné-e-s. La prise d'otages : chaque fois qu'on veut vivre ses idées, on oublie trop facilement de se regarder. (Pris-e en otage dès la naissance). La prise d'otages : tous les jours, on croit pouvoir tout changer, mais les barrières sont bien trop dures pour les ignorer.

l'or et le papier
Ouvrons les coffre-forts, demandons de l'or plutôt que du papier. Ouvrons les coffre-forts, juste pour voir qu'il n'y a rien à l'intérieur. Refusons l'épargne et les taux préférentiels, juste pour faire pâlir les banquiers-ères. Ce serait drôle et on dirait que c'est la fin.

dans les loges
Ce soir, c'est relache. Je ne jouerai pas devant vous, ce soir c'est relache, pas envie de jouer, de faire semblant, de rire poliment, de m'intéresser aux bon sentiments. Dans les loges, on voit toutes les ficelles (et c'est assez moche à voir). Dans les loges, seuls ceux-celles qui savent ne s'attachent pas aux détails. C'est le rôle de ma vie.

chaque pierre enlevée représente leur chute
Ils-elles nous observent du haut de la pyramide. Ils-elles observent, impassibles mais inquiet-e-s, sachant leur fin proche, en voyant la base perdre sa solidarité. Un spectre vient chaque nuit leur annoncer l'avènement d'une société linéaire où ils-elles ne seraient rien, rien de plus que les autres. Ils-elles n'entendent que le "rien", ce mot qui résonne et fait trembler leurs lèvres. On les observe du bas de la pyramide, on observe, affairé-e-s, mais confiant-e-s. Sachant l'ascension impossible, nous travaillons à la formation de la ligne par la destruction de la base de cette maudite pyramide qui jadis nous narguait. Et chaque pierre enlevée représente leur chute.
si l'on observe l'espace social français du point de vue du capital de chacun-e, on peut le représenter sous la forme d'une pyramide. le modèle pyramidal ayant pour avantage de bien mettre en avant une répartition quantitative de la population: les plus nombreux-ses sont en bas de la pyramide, les moins nombreux-ses se trouvent au sommet. il n'en est pas de même pour la répartition des richesses : les 10% les plus riches (au sommet de la pyramide) représentent 54% des richesses. Tandis que les 10% les plus pauvres ( en bas de la pyramide)ne totalisent que 0,2% des richesses. pour finir, il faut ajouter que la moitié de la population française arrive tout juste à cumuler 6% des richesses. Le mythe de l'égale répartition des biens en prend un coup. Il est temps de comprendre ce qui produit cet état de fait, d'arrêter la machine, d'étudier les mécanismes, d'être utopistes ( car c'est la façon d'avancer). bref il est temps de déconstruire pour mieux reconstruire.



démo cd


la vie des autres
la vie des autres ne t'atteint pas. j'essaie de te faire voir derrière le miroir, mais tu m'expliques que les choses ne changeront jamais à coup sûr, et que l'histoire se répète encore et encore. moi je dis merde à tous les cycles. rien n'est pareil, puisque nous sommes là. rien n'est pareil et rien ne le sera plus. il ne tient qu'à toi d'oublier un instant que tu es un atome, et puis prendre conscience que tu formes aussi la molécule. la vie des autres c'est la tienne.
nous vivons en société, chacun de nos actes a une portée sur les autres; nier ce fait est se déresponsabiliser; dire qu'on s'en fout a des conséquences, ne rien faire a des conséquences, ne rien faire ne sert à rien, ne rien faire c'est subir. questionner c'est déjà agir. vivre ses convictions c'est ne plus subir.

le poison
renversons la perspective et déduisons la cause de nos problèmes, la cause de tous les maux : une mauvaise répartition de tous les biens. il coule dans toutes les veines, le poison. c'est l'échec inavoué du capital qui entretient les animosités entre ceux/celles qui ont et ceux/celles qui n'ont pas le poison.
le système capitaliste est voué à l'échec, même les économistes partisan-e-s le confessent. pour retarder sa disparition il cherche des moyens de se montrer indispensable en créant de nouveaux besoins, et donne un autre nom à des phénomènes.

deux
" je crois que c'est plus possible , dit-elle, on ferait mieux de s'arreter." et je suis là à cacher mon regard, mais des larmes s'échappent, et mon visage se noie. et je ne comprends pas ; l'amour est il destiné à disparaitre ?
"voilà, c'est terminé, dit-il, rien de plus à ajouter." et je suis là à cacher mon regard, mais des larmes s'échappent et je ne comprends pas. pourquoi sommes nous obligés de revivre sans cesse la même histoire ? aucune réponse mais la certitude d'en souffrir encore.

à vendre
elles sont les nouvelles esclaves. "le plus vieux métier du monde", belle excuse pour légitimer les bas instincts. comment croire que la prostitution nait d'une vocation ? moi je vois des visages égarés, séparés de leur dignité humaine et de leur âme.
elle dit "c'est destructeur !", elle dit qu'ils l'étouffent, juste un corps, voilà ce qu'elles sont pour les clients et pour les "progressistes auto-proclamés-ées". comment pouvoir appliquer la loi de marché à leur corps ? l'émancipation ne se fera pas par le biais du sexe payant, mais par un changement de mentalité.
it's not a matter of sexual revolution ; it's just a regression !

chaque fois
chaque fois que tu me regardes, je retiens mon souffle et j'aimerais savoir pourquoi j'ai cette distance. besoin d'analyser le moindre de tes gestes, d'étudier tes phrases ; pourquoi j'ai cette distance avec les autres ?
j'ai édifié un temple à mes idées, les murs sont si gros, faits de réflexions, qu'il est impossible d'y entrer. il s'est vite transformé en prison invisible où mes sentiments sont enfermés.
j'ai trop construit de barrages à la communication, peut-être pour masquer mon manque d'assurance, mais ton regard, ton regard m'a mis à nu, maintenant je vais pouvoir dire tout ce que je n'ai jamais dit.

toi et moi
je n'ai pas choisi de naître dans le camp de ceux/celles qui t'oppressent, penses-tu que pour autant cela m'empèche de voir tes problèmes, de comprendre ta souffrance et ton désespoir ? il faut oublier ce qui diffère et se battre pour ce qui converge et vois en moi un allié. il faut oublier ce qui éloigne ce "toi et moi" de "nous" , et concentrer nos réactions, pour atteindre nos buts qui sont finalement les mêmes.
est-ce que le fait d'être né blanc, mâle, dans une classe moyenne, me ferme les portes de la lutte contre le racisme, le sexisme, et les inégalités sociales? est ce qu'être hétérosexuel m'empêche de me sentir concerné par le combat des homosexuel-les ? en tant qu'humain, quel intérêt aurais-je à me soucier de la vie des autres animaux ? aucun. alors ne me rejette pas et accepte moi comme je suis, avec mes différences, mes défauts, mes qualités, ma sincérité, et ma condition, celle dans laquelle j'ai choisi de ne pas me complaire.

la trahison sociale
éthique contre devises, l'un des deux doit s'effacer ; mais quand le besoin se fait sentir quel choix reste-t-il au/à la scientifique qui oeuvre pour le progrès ? faire commerce de ses recherches au plus offrant : le marché. Notre corps sera-t-il sacrifié à l'autel de ceux/celles qui ont tout ? les traîtres...
refusons la science soumise aux lois de l'économie de marché qui sert les intérêts de quelques puissant-es, au détriment des millions de gens qui en auraient bien plus la nécessité ! à bas les traîtres sociaux ! sortons la science du capitalisme sauvage et rendons-la au peuple !



démo cassette


l'année zéro
la guerre nous traumatise encore, plus rien ne seras comme avant. et tandis qu'on soigne les blessures l'ombre réapparaît. marqué-es, jusque dans nos rires, mais conscient-es des dangers de l'humain.
on oublie vite les erreurs qui nous ont conduit-e-s au cauchemard ; à croire que l'homme n'apprend jamais. désespérant.... marqué-es jusque dans nos rires, mais conscient-es des dangers de l'humain.
en toi, en moi fleurissent les fleurs superbes de la paix, nourries avec le sang qui a été versé par la haine. comment oublier l'horreur pour 50 millions de personnes ? et j'ai peur quand je revois se hisser des staviskas.

les petites victoires
le son de ta voix ne m'a pas atteint cette fois et j'espère que cela durera au moins jusqu'au prochain appel. encore une petite victoire
et je ne vais pas pleurer, et je vais ravaler ma peine. encore une petite victoire
j'ai du mal, mais j'essaie de mon mieux d'oublier ce "nous" qui m'a fait vivre, exister pour quelqu'un d'autre que moi, parce que je veux vivre au présent maintenant. et je ne serrerais plus la gorge quand on prononcera ton nom.

les garçons ne pleurent jamais
on nous a appris à retenir nos larmes, à ignorer nos sentiments, et à les cacher surtout, car cet aveu est un aveu de faiblesse et il ne faut pas être faible ; il faut être fort, au nom de la fierté, celle la même qui nous mène à la guerre. il faut être fort au nom du patriarcat qui engendre la domination masculine.
domination égale violence.
je refuse d'être un mâle dominant, je donne ma virilité à qui la voudra ; j'ai des sentiments et je les assumes.

trop loin
et je vois mon espèce exploiter les autres sans aucune conscience de la suite. l'homme exploite la nature, l'assèche, l'asservit ; la transforme pour les besoins de sa civilisation éphémère.
mais la nature, déçue par notre ingratitude, nous abandonnera tôt ou tard. pourquoi ne pas ralentir et réfléchir à la meilleure façon de vivre avec celle qui nous a créé-e-s avant d'aller trop loin ?

le dernier
boire un verre n'est pas terrible en soi, mais note que la dépendance s'installe sans prévenir et t'entraine vers le fond ; alors prends garde à ne pas prendre l'habitude de boire seul-e ou bien tu feras l'experience de l'aliénation.
déprimé-e, tu cherches le réconfort mais tu ne le trouveras pas en brouillant ton corps et ton esprit, crois moi, car fuir ses problèmes, c'est les aggraver et sombrer de plus en plus à chaque goutte consommée.
crois-tu savoir quand seras ton dernier verre ? penses-tu même savoir pourquoi tu l'auras rempli et vidé d'un trait ?

qui sait ?
plutôt que de comprendre nos différences tu préfère jouer l'indifférence pourtant cette lueur dans tes yeux, lorsque nous nous croisons, te trahit. cette lueur te trahit.
écoutes ton coeur,ne cherche pas à paraître, sois toi même, laisse les sentiments s'exprimer sans te soucier des autres ; la vie passe vite, pourquoi ne pas faire un bout de chemin ensemble ? et qui sait, peut-être que notre promenade sera éternelle ?

rien
rien ne nous oblige à manger de la viande, si ce n'est ce réflexe conditionné par une société carnivore qui nous fait devenir cannibales.
si tu es conscient-e de l'exploitation de tes semblables, sois conscient-e de l'exploitation des autres vivant-es.
rien ne nous permet de nous croire supérieur-e, l'intelligence n'étant même pas prouvée chez l'homme/la femme, pourquoi serait elle niée chez l'animal ?
si tu es conscient-e de l'exploitation de tes semblable,sois conscient-e de l'exploitation des autres sensibles.
et rien ne justifie la mort, ni les souffrances endurées par ceux-celles que l'on n'entend pas crier.



inédits


le commencement
le commencement de cette force c'est toi. toi qui a le pouvoir de te changer pour le meilleur ; c'est la seule solution pour sortir du cycle, car il n'est plus temps d'espérer voir arriver un sauveur.
l'évolution est la seule issue, et loin de tous les dogmes, nos politiques internes nous unirons et nous ferons avancer. tu es la clé du changement, alors gouverne ton corps et ton esprit dans une voie constructive. tu es la clé du changement.
et loin des querelles partisanes, nos politiques internes nous unirons et nous ferons avancer, ensemble. joignons nos mains.

parias
on blame ceux/celles qui nous dérangent. pourquoi jeter la pierre à celles/ceux qui refusent de vivre une vie frustrée par la normalité ?
car nous sommes dirigé-e-s par un conformisme qui nous dit que deux personnes du même sexe ne peuvent pas s'aimer ; or l'empirique nous prouve le contraire. mais on légitime nos peurs par des sciences, des doctrines, des religions qui nous empèchent de nous regarder sans craintes l'un-e envers l'autre.
suspect celui/celle qui veut vivre différemment.

renaissance
rêves allongés, réalités déféormées, images floues d'un monde à l'agonie hurlant à la mort, hurlant à la vie.
mais si, dans un spasme de vie tu te redresses ; et que poing levé, tu aspires, non pas à survivre, mais à vivre ; et que dans une rage c'est la Terre entière qui se soulève, alors elle t'appelle et te prend, elle apaise ta souffrance et tu renais, pour vivre enfin.

un simple geste
quand tu me tends la main, mon coeur se déchire, assis-e sur le trottoir, les yeux dans le vide ; la plupart des gens ne te remarquent pas.
alors un regard, une parole, un simple geste de ma part, et ton visage s'éclaircit, un sentiment bizarre que tu avais oublié ? non, je ne penses pas, simplement l'impression d'exister.

Penny Patterson l'a fait
Mais qui est vraiment supérieur ? "Montrez moi les convergences entre moi et ces bêtes fauves !" Mais elle l'a fait, elle a montré "l'humanité" de ces "bêtes" qui ne l'étaient pas et qui, oh surprise, concevaient. Elles peuvent communiquer, crois moi, elles peuvent tout exprimer. Alors arrête de les mépriser, arrête de les opprimer.
Penny Patterson est une scientifique américaine qui s'intéresse aux animaux, et aux gorilles en particulier. C'est pourquoi elle a adopté un bébé gorille femelle qu'elle a baptisée koko, et l'a élevée avec attention et soin en lui apprenant le langage des signes. Devenue adulte, koko connaît plus de 1000 signes et peut communiquer avec les humains ; mieux encore elle exprime des sentiments complexes que l'on croyait réservés aux humains.
Le parcours de koko et d'autres gorilles a montré que cette espèce n'était pas celle de monstres brutaux comme on avait coutume de le penser et a permis une prise de conscience par rapport à la protection des gorilles. On légitime souvent l'oppression des animaux non humains par une infériorité intellectuelle, mais on se rend vite compte que cet argument est vide de sens étant entendu que pour juger de la capacité à réfléchir et à concevoir, on utilise des critères élaborés par des humains, pour des humains. Juger l'intelligence d'autres espèces est complètement arbitraire, car il faut bien se convaincre que ce que nous appelons réflexion, connaissance (et par extension conscience de soi) est le fruit d'une construction qui a été déterminée par les singularités physiques des êtres qui l'ont produit. L'être humain se croit supérieur car différent ; nous sommes juste différents, et une philosophie honnète avec elle même viserait à ce que nous soyons égaux-ales.